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Mandement de Monseigneur l’Évêque du Mans, pour la promulgation d’un nouveau Catéchisme à l’usage de son Diocèse

 

 

 

Jean-Baptiste Bouvier, par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-Siège apostolique, Évêque du Mans, au Clergé et aux Fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en notre Seigneur Jésus-Christ.

De toutes parts, nos très-chers Frères, on réclamait un nouveau Catéchisme : on se plaignait que celui qui est en usage maintenant, quoique bon, sous plusieurs rapports, n’était ni assez clair dans certaines parties ni assez méthodique ; qu’il présentait, parfois, des réponses embarrassées ou trop longues, point aisées à retenir pour les enfants, et laissait à désirer plusieurs choses rendues nécessaires par le changement des temps.

Comme rien n’est plus difficile que de faire un bon Catéchisme, c’est-à-dire de renfermer toute la substance de la doctrine catholique dans un cadre peu étendu, en un style assez clair pour être compris des enfants, et qui n’ait cependant rien de rebutant pour les personnes instruites, il nous a paru expédient de ne point nous fier à nos propres lumières. Après avoir dressé et fait imprimer un Projet, nous l’avons soumis aux délibérations de tous les Prêtres qui exercent ou ont exercé les fonctions du ministère sacerdotal dans notre diocèse, invoquant leur expérience et provoquant leurs observations consciencieuses sur toutes les parties de notre travail.

Notre appel, inspiré par la confiance que nous avons dans un nombreux clergé qui nous est cher à tant de titres, a été entendu comme nous le désirions : de nombreuses annotations, pleines d’égards et de respect, nous sont venues des soixante cantons qui composent le diocèse. Nous les avons soumises à une Commission spéciale qui les a analysées, examinées et comparées avec le Projet, et nous a elle-même donné le résultat de ses recherches. Nous avons mis la dernière main à ce travail, et nous le publions tel qu’il est sorti de ces différentes épreuves.

Notre but a été qu’il répondît, autant que possible, aux besoins de notre époque, présentât un ensemble de doctrine parfaitement coordonné, et fît naître dans les intelligences qui en seraient pénétrées, une conviction solide, capable de résister aux discours irréligieux et à la funeste contagion du mauvais exemple. Car, de nos jours, si les sciences qui ont pour objet les intérêts matériels font d’incontestables progrès et descendant jusqu’aux classes inférieures, il n’en est pas de même de celles qui apprennent à connaître Dieu et sa Loi, à former notre vie morale et à régler nos destinées éternelles. Cependant, ce sont là les connaissances vraiment essentielles :

les autres sont bonnes, louables, utiles :

ces dernières sont nécessaires, et nécessaires à tout le monde, puisque sans elles l’homme ne peut arriver à sa véritable fin qui est la vie éternelle.

Exhortation.

Les prospérités humaines s’évanouissent comme des ombres : la foi, les vertus chrétiennes qui en découlent, et les récompenses impérissables de la vie future, sont les seuls biens durables, dignes de nous, que nous devons préférer à tout.

Voilà, Pères et Mères, ce que vous devez rechercher pour vous, souhaiter à vos enfants et leur laisser en héritage. Le surplus, quelqu’avantageux qu’il soit n’est qu’accessoire. Faites donc instruire vos enfants d’une manière proportionnée à votre condition et à leur avenir dans le monde ; c’est un devoir pour vous : mais veillez par-dessus tout à ce qu’ils soient instruits des vérités religieuses et ne s’en écartent jamais dans leur conduite. Travaillez-y vous-mêmes, selon votre pouvoir, et donnez-leur l’exemple. Nulle raison ne peut vous dispenser d’accomplir cette grave obligation, et Dieu vous en demandera un compte sévère.

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Ceux qui président à l’éducation de la jeunesse de l’un et de l’autre sexe, sont responsables devant Dieu et devant les hommes de son instruction religieuse et morale : c’est une haute mission qui leur est confiée. Qu’ils en comprennent l’étendue et en pèsent les conséquences au poids de l’éternité. Nous les conjurons

♦ d’y apporter tous leurs soins,

♦ de se proportionner à l’intelligence de leurs élèves,

♦ de les conduire par degrés,

♦ de leur faire remarquer l’ensemble des vérités chrétiennes,

♦ d’en pénétrer leurs cœurs encore tendres,

♦ et de les former, dès le principe, aux saintes habitudes de la vertu.

Nous leur recommandons la Partie Historique, et désirons vivement qu’elle soit parfaitement apprise dans toutes les écoles.

Nous regardons comme superflu d’engager nos dignes collaborateurs à montrer du zèle dans l’enseignement si important du Catéchisme : nous savons qu’en général, ils y apportent une grande attention, et nous espérons qu’ils s’y appliqueront de plus en plus, non pour nous complaire, mais par intérêt pour des âmes qui leur sont chères, et par la considération du jugement redoutable qui nous attend les uns et les autres.

À ces causes, nous avons Ordonné et Ordonnons ce qui suit :

1. Nous promulguons par le présent Mandement le nouveau Catéchisme ci-joint, et voulons qu’il soit seul en usage dans notre diocèse.

2. MM. les Curés, Vicaires et autres Prêtres, chargés des fonctions du saint ministère, n’en pourront enseigner d’autre aux enfants et aux fidèles qui leur sont confiés.

3. Nous laissons cependant à la prudence de MM. les Curés de décider s’il est expédient ou non de faire changer de Catéchisme aux enfants qui ont déjà fait au moins une communion.

4. Dans les collèges, les institutions et les pensions ; dans les communautés religieuses vouées à l’éducation des jeunes filles, et dans tous les établissements d’instruction primaire ou secondaire, à quelque degré que ce soit, on enseignera désormais le nouveau Catéchisme, et il y aura uniformité partout.

MM. les Curés sont chargés d’y veiller chacun dans les limites de sa paroisse.

Et sera notre présent Mandement lu au prône de la Messe Paroissiale, et dans toutes les maisons d’éducation dont les élèves ne sont pas conduits à l’église paroissiale, le dimanche de la Pentecôte.

Donné au Mans, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing du Secrétaire de notre Évêché, le dimanche du Bon-Pasteur, le 29 avril 1838.

JEAN-BAPTISTE, Év. du Mans.

Par Monseigneur :

Lottin, chanoine, secrétaire de l’Évêché.

Diocèse du Mans.

Mgr Bouvier [1838].