CATECHISME.ORGParce que le catéchisme est l’enseignement par excellence…


 

Mandement de Mgr l’Évêque de Tarbes, pour la publication du Catéchisme qui doit être enseigné dans son Diocèse.

 

 

 

FRANÇOIS DE GAIN-MONTAIGNAG, par l’Autorité divine et la permission du Saint Siège, Évêque de Tarbes, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, Président-Né des États de Bigorre, à tous les Archiprêtres, Curés, Vicaires, Supérieurs et Supérieures des communautés, exempts ou non exempts, Maîtres et Maîtresses d’École, et à tous les Fidèles de notre Diocèse, Salut et Bénédiction.

Le devoir le plus indispensable d’un Pasteur

Le devoir le plus indispensable d’un Pasteur, M. T. C. F., c’est l’instruction des Peuples qui lui sont confiés ; c’est une obligation que Jésus-Christ a imposée à ses Apôtres et à leurs successeurs, par ces paroles remarquables : « Allez enseigner toutes les nations. Euntes ergo docete omnes gentes » (Matth. 28, 19).

Un livre unique.

Honorés comme nous le sommes de la succession de l’Apostolat, et chargés spécialement de travailler au salut de vos âmes, nous avons cru que le moyen le plus sûr pour remplir les devoirs de notre Ministère et procurer la gloire de Dieu, était de vous donner une connaissance exacte de la Religion et des vérités qu’elle renferme.  
Sans cette connaissance, les ténèbres de l’erreur prévalent sur la lumière de la Foi ; la raison s’égare, l’esprit s’obscurcit, le cœur se corrompt, l’impiété domine, et le monde n’est plus qu’un affreux chaos de vice et de libertinage, où chacun se formant un Dieu selon ses idées, l’adore selon son caprice.

&

Les différentes fonctions de notre Ministère ne nous permettant pas de vous donner chaque jour par nous-mêmes l’instruction que vous recherchez avec empressement, et voulant prévenir le reproche du Prophète : « Les enfants ont demandé du pain, et il n’y avait personne pour le leur rompre ; Parvuli perierunt panera, et non erat qui frangeret eis » (Thren. 4, 4), nous avons jugé qu’il était important de donner au Public un abrégé de la Foi, qui instruise les petits, et édifie ceux à qui Dieu a donné un esprit plus élevé et des connaissances plus étendues.

Nous appliquer au travail d’un Catéchisme

C’est dans ces vues qu’un de nos principaux soins a été de nous appliquer au travail d’un Catéchisme qui ne vous laissât rien à désirer pour votre instruction religieuse. Nous ne cherchons par là qu’à vous affermir dans la Foi qui vous a été enseignée, et à établir une uniformité de langage là où il ne règne qu’une même croyance. Nous ne nous sommes point écartés, dans ce nouvel ouvrage, des traces de nos illustres prédécesseurs : Nous avons pris dans la même source qu’eux le fond de la doctrine que nous vous présentons : tout ce que nous y disons sont des vérités certaines, et dignes d’être reçues de votre part avec une entière confiance.

Si vous secondez nos intentions !

Quel fruit ne devons-nous pas attendre de votre travail si vous secondez nos intentions !

Vous, Ministres du Seigneur

Vous, Ministres du Seigneur, qui êtes les coopérateurs de notre Saint Ministère, vous n’avez plus désormais à vous plaindre de la confusion que produit dans l’esprit des Peuples la différente manière de les instruire ; vous parlerez même avec assurance, ayant pour garant de la doctrine que vous enseignerez, celui qui est spécialement chargé de conserver en vous le sacré dépôt de la Foi. Ranimez votre zèle ; la récompense que Dieu a attachée à votre travail, doit vous faire supporter avec plaisir la peine qui l’accompagne : que la nécessité de répéter sans cesse les mêmes choses ne vous dégoûte pas, puisqu’il y va du salut des âmes pour qui Jésus-Christ a versé tout son sang. À l’exemple du Sauveur du monde, ayez un soin particulier des Enfants : « Sinite parvulos venire ad me ». Les semences de vertu que vous répandrez dans leurs âmes produiront leur fruit dans le temps : et l’état de la Religion dans vos paroisses dépend presque uniquement du soin que vous aurez pris de leur inspirer l’amour de la piété. Considérez attentivement combien vous serez coupables devant Dieu, si quelqu’un de ceux que la Providence a confiés à vos soins vivait dans l’ignorance des vérités nécessaires au salut : votre âme répondrait de la sienne, et Dieu vous redemanderait son sang.

Et vous Peuple fidèle qui devez apprendre la science du salut

Et vous, M. T. C. F., Peuple fidèle qui devez apprendre des Pasteurs légitimes la science du salut ; souvenez-vous que la même loi qui nous prescrit l’obligation de vous instruire, vous impose la nécessité d’écouter nos instructions avec docilité. C’est les Ministres Évangéliques qui sont les dispensateurs des Mystères de Dieu et les Dépositaires de sa Puissance, c’est eux dont Jésus-Christ a dit : « Qui vous écoute, m’écoute ; qui vous méprise, me méprise : Qui vos audit, me audit ; Qui vos spernit, me spernit » (Luc. 10, 16). Voilà, M. T. C. F., le fondement du respect que vous devez aux vérités qu’ils annoncent, et au caractère dont ils sont revêtus. Rappelez donc les sentiments qu’inspire la Foi et que dicte la Religion ; écoutez la parole de Dieu avec crainte et tremblement ; purifiez vos cœurs, afin que cette divine semence tombant sur une terre bien préparée, produise des fruits de vie ; méditez-la attentivement, et faites qu’elle soit en même temps l’objet de votre croyance et la règle de votre conduite ; priez pour la conservation de la foi, et demandez à Dieu qu’il vous donne des Pasteurs qui éclairent l’Église par leurs lumières, et édifient par leurs exemples.

 

À ces causes

À ces causes, avons ordonné et ordonnons :

1. À tous les Archiprêtres, Curés, Vicaires et autres Ecclésiastiques, Séculiers et Réguliers, Supérieurs et Supérieures des Communautés, Maîtres et Maîtresses d’Écoles, et à toutes sortes de Personnes employées à l’instruction des Peuples de notre diocèse, d’enseigner le présent Catéchisme soit dans les Paroisses, Collèges, Communautés ou Écoles, et de s’y conformer tant pour la doctrine que pour la méthode, sans qu’il leur soit permis de se servir d’aucun autre, ce que nous leur défendons expressément.

2. Ordonnons aux Archiprêtres et Curés de faire le Catéchisme tous les Dimanches, conformément aux ordonnances synodales de notre Diocèse, Art. VI, chap. X, page 58, lequel article nous avons renouvelé et renouvelons sous les mêmes peines qui y sont portées.

3. Ordonnons à tous ceux qui ont charge d’âme, d’avertir fréquemment les Paroissiens de l’obligation où ils sont d’envoyer assidûment leurs Enfants et leurs Domestiques au Catéchisme, et de leur représenter qu’ils seront les premiers à goûter le fruit des soins qu’ils auront pris d’eux ; parce qu’ils leur seront d’autant plus soumis, qu’ils seront mieux instruits des volontés de Dieu et de ses Lois.

4. Ordonnons aux Maîtres et Maîtresses d’École de faire au moins deux fois la semaine le Catéchisme aux Enfants. Nous chargeons les Archiprêtres et Curés de veiller à ce que lesdits Maîtres et Maîtresses s’en acquittent exactement ; et en cas qu’ils négligent ce devoir, de nous en donner avis. Nous avertissons qu’un de nos principaux soins dans nos visites, sera d’examiner les Enfants sur le Catéchisme, pour connaître si l’on est exact à exécuter la présente Ordonnance. Et afin que personne n’ignore quelle est en ce point notre volonté, ordonnons que le présent Mandement sera lu, publié et affiché partout où il appartiendra.

 

Donné à Tarbes, dans notre Palais Épiscopal, le 1er Mai 1785.

+ FR. Évêque de Tarbes.

Par Monseigneur Borrie, secrétaire.

Diocèse de Tarbes.

Mgr de Neirac [1726, 1785].