Lettre Pastorale et Mandement de Mgr l’évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, à l’occasion de la publication du nouveau catéchisme diocésain.

Frédéric-Gabriel-Marie-François de Marguerye, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, prélat assistant au Trône pontifical, etc. ; aux Fidèles de notre Diocèse, salut, paix et bénédiction en notre Seigneur Jésus-Christ.

Les préoccupations les plus graves, Nos Très Chers Frères, n’ont pu détourner notre sollicitude pastorale des soins que nous aimons à prodiguer à vos chers enfants. Aux dispositions déjà prises pour les initier dés l’âge le plus tendre aux pieuses pratiques de la vie chrétienne, nous avons cru devoir ajouter une instruction religieuse plus étendue et mieux appropriée aux besoins de notre époque. C’est pourquoi nous avons ordonné cette nouvelle édition du Catéchisme diocésain.

Maintenant, il ne nous reste plus qu’à vous exhorter au nom de Celui qui est le premier Père de vos enfants, et devant qui vous en répondrez âme pour âme, à les nourrir de la doctrine du salut. Faites pénétrer dans leur intelligence naissante les vérités fondamentales du christianisme, élevez leur cœur vers Celui qui les aime bien plus que vous ne pouvez les aimer vous-mêmes ; à mesure que leurs sentiments se développent, attachez-les par les liens les plus doux à l’Auteur suprême de tous les biens, à l’intarissable Source de toutes les vertus.

L’enseignement religieux de vos enfants, habituellement incomplet, ne reposerait pas sur l’inébranlable fondement que lui a donné Jésus-Christ, s’il ne lui était pas encore transmis par l’organe de ceux à qui ce divin Maître a dit : « Allez, enseignez toutes les nations. Je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles » (Matth. 28, 19). Mettez donc le plus grand soin à les envoyer au catéchisme de votre Paroisse, au moins pendant deux ans avant leur première Communion. La parole de celui qui enseigne au nom de l’Église, en vertu d’une mission descendue du Ciel, confirmera la vôtre et lui donnera une autorité qui fortifiera la Puissance paternelle. Respectez, aimez vous-mêmes une religion qui vous recommande au respect et à l’amour des membres de votre famille ; gardez-vous de contredire par vos discours, et bien moins encore par vos exemples, la doctrine du Prêtre qui s’efforce d’en faire des hommes inébranlables dans l’accomplissement de leurs devoirs, en même temps qu’il en fait des chrétiens fidèles et dévoués. Autrement, vous jetteriez dans l’esprit de vos enfants une incertitude qui affaiblirait leur foi, les désarmerait en présence des passions, et deviendrait un jour la source de vos larmes et de vos amers regrets.

Cependant, N. T. C. F., ne vous y trompez pas : Dieu qui a daigné se servir de vous pour donner à vos enfants la vie du corps, veut encore s’en servir pour développer les germes bénis que sa main déposa dans leur âme. Et comme ses œuvres ne sont jamais incomplètes, avec cette mission sacrée il vous donna, pour l’accomplir, des grâces que d’autres ne recevront pas au même degré. Un père vénéré, une mère justement chérie, exerceront sur le cœur d’un enfant tendrement aimé une action que personne n’égalera jamais. Faites-vous donc seconder dans l’enseignement religieux et dans l’éducation chrétienne de vos enfants par de pieux maîtres et par des prêtres zélés, mais ne vous dispensez, sous quelque prétexte que ce soit, de travailler personnellement à l’accomplissement d’une tâche que la nature vous impose aussi bien que la religion.

En appliquant vos enfants à l’étude du Catéchisme, en lui donnant tout le temps et tous les soins nécessaires, ne craignez pas de nuire aux autres sciences. Il en est des vérités dogmatiques que Dieu nous a révélées et des règles de conduite qu’il a bien voulu nous tracer, comme des astres qui brillent au firmament et projettent leur éclat sur la nature entière ; elles donnent à notre esprit des lumières, à notre cœur une pureté, une droiture, qui nous découvrent la vérité sur la terre, de même qu’elles nous font connaître Dieu au Ciel.

Le livre par excellence.

Le Catéchisme, qui devrait être le manuel de toute la vie est mis, hélas ! trop tôt en oubli après la première Communion. Donnez à ce précieux recueil une place d’honneur dans votre bibliothèque, relisez-en de temps à autre quelques pages en famille ; ce sera le moyen de réparer les lacunes que les années feraient dans votre mémoire et dans celle de vos enfants. Vous y retrouverez avec bonheur ce que Dieu a bien voulu nous manifester sur son auguste Nature, ses Attributs sacrés, sa Miséricorde pour les pécheurs, son infinie Bonté que nous devons reproduire envers nos frères autant que l’humaine faiblesse peut le permettre. Vous retrouverez encore dans votre origine les titres d’une noblesse divine qui vous oblige à vous rapprocher de la Sainteté de Celui qui vous fit à son image, et dans vos fins dernières de puissants encouragements à supporter les labeurs d’une vie qui s’écoule au milieu des épreuves, mais qui peut vous conduire à la possession d’une gloire et d’un bonheur éternels. En faisant passer sous vos yeux les trésors de grâce renfermés dans la prière et les Sacrements, cette pieuse lecture vous invitera à y puiser les forces surnaturelles qui vous feront triompher des obstacles, vous aideront à remplir vos devoirs et à mériter la récompense qui couronnera votre persévérance et votre fidélité. C’est ainsi que vous vous sanctifierez vous-mêmes et que, vous donnerez chaque jour, à l’exemple de l’Apôtre, une vie nouvelle à vos chers enfants, jusqu’à ce que vous ayez formé pour toujours en eux Jésus-Christ, notre maître et notre modèle. « Filioli mei, quos iterum parturio, donec formetur Christus in vobis » (Gal. 4, 19).

À ces causes

À ces causes,

et après en avoir conféré avec nos vénérables frères les Archidiacres, Doyens, Chanoines et Chapitre de notre Cathédrale, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Article 1er.

À partir du 1^er novembre prochain, la nouvelle édition de notre Catéchisme sera seule mise en usage pour l’instruction des enfants qui se disposent à la première communion.

Art. 2.

Nous autorisons néanmoins MM. les Curés et Aumôniers à permettre aux enfants qui ont suivi pendant une première année leurs Catéchismes avec l’ancienne édition, de continuer à s’en servir durant la seconde année qui doit précéder la première Communion.

Art. 3.

Nous exhortons les familles chrétiennes à conserver dans leur bibliothèque un exemplaire du nouveau Catéchisme et à recourir de temps en temps à la lecture de cet abrégé des grandes Vérités de la Religion.

Donné à Autun sous notre seing, le sceau de nos armes et le contreseing de notre Chancelier, le quatrième dimanche de septembre de l’an 1866, en la fête des SS. Apôtres du diocèse Andoche, Thyrse et Félix.

† Frédéric, Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon.

Par Mandement de MonSeigneur :

GARDETTE, Chan. Chancelier.