CATECHISME.ORGParce que le catéchisme est l’enseignement par excellence…


 

Mandement de Mgr l’Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron pour la publication du Catéchisme diocésain.

François-Xavier-Marie-Jules Gieure, par la miséricorde divine et la grâce du Saint-Siège Apostolique, Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, au Clergé et aux Fidèles de Notre diocèse, Salut et Bénédiction.

 

Nos TRÈS CHERS FRÈRES,

Nous avons jugé utile de vous donner une édition nouvelle du Catéchisme diocésain. Ce n’est pas que l’ancien catéchisme fût défectueux. Mais, sur certains points, il restait incomplet ; quelques réponses manquaient parfois de précision ou de clarté. Le fond reste le même : il y aura quelques perfectionnements, quelques additions qui s’imposaient dans les temps actuels.

En quelques réponses brèves seront exposés les devoirs des chrétiens sur les graves questions de l’école, du vote, du divorce, de la lecture des mauvais journaux, du denier du culte, du refus d’obéissance aux lois qui sont contre la loi divine, de l’excommunication qui frappe ceux qui achètent ou louent sans autorisation les biens de l’Église. Le Décret sur la Communion des petits enfants est rappelé. On y parle de la vocation ecclésiastique, de la vocation religieuse, etc.

Vous le remarquerez, N. T. C. F., les demandes sont discrètes ; les réponses sont courtes. Elles sont cependant suffisantes, parce que MM. les curés auront soin de donner sur chaque point les développements utiles. Notre catéchisme paraît de prime abord un peu long et touffu ; cependant Nous n’avons pas songé à le réduire. Des croix, précédant les demandes, marquent l’importance des questions posées et facilitent, quand c’est opportun, une réduction des matières.

Le livre par excellence.

Nous souvenant que le Catéchisme est par excellence le livre de la famille, celui que l’on consulte et que l’on étudie sans cesse, Nous avons mieux aimé lui laisser un peu d’ampleur, afin de rendre possible et aisée une science plus complète de notre sainte religion.

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Pour le même motif, Nous avons voulu que cette édition fût une édition de luxe. Sans doute, le catéchisme est un livre populaire par excellence : il faut donc en faciliter la diffusion. Toutefois, n’est-il pas douloureux de voir des livres qui traitent de sujets tout secondaires : histoire, arithmétique, géographie, grammaire, etc., fort bien composés, richement illustrés, d’un bon marché relatif, alors que le livre qui parle de Dieu, de l’Église, de notre âme, de nos fins dernières, des seules grandes choses, des seules nécessaires, sera un livre de forme négligée, sans attrait aucun.

Pour le même prix, Nous avons obtenu que le Catéchisme diocésain fût désormais un volume imprimé sur beau papier, illustré de gravures nombreuses et artistiques, dont les sujets sont souvent empruntés à notre histoire locale et religieuse.

Nous avons laissé en tête du catéchisme les prières du matin et du soir, telles que nos anciens les avaient apprises. Ces formules se gravent dans l’esprit, le vieillard les redit et les fait répéter avec joie par les petits enfants. Dans beaucoup de familles s’est conservé l’usage pieux de la prière en commun. Nous apprenons avec tristesse que cet usage tend à disparaître dans certaines régions. Nous invitons MM. les curés à réagir contre cette tendance funeste : aucune pratique n’est plus salutaire pour maintenir au foyer nos antiques traditions de respect envers l’autorité des parents, aucune plus salutaire pour appeler la bénédiction de Dieu sur les familles.

Quelques prières sont ajoutées, celles de la Messe, des Vêpres, bien d’autres encore, pour favoriser la piété des enfants :

Le livre par excellence.

En un mot, Nous avons cherché à faire du Catéchisme le livre par excellence de l’enfant, le livre auquel il s’attachera, que plus tard il relira avec attendrissement, le livre qu’il ne pourra plus oublier, dont il répétera les formules au déclin de la vie.

Il en est qui gardaient ce livre comme une relique, témoin chéri de leurs premières joies, de leurs premières émotions, de leurs plus doux souvenirs.

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Le nouveau Catéchisme méritera mieux encore et cette prédilection et cet honneur.

Un livre enrichi.

Ne soyez pas surpris, N. T. C. F., si les évêques ont le continuel souci de vous donner un Catéchisme plus perfectionné. On l’a dit, aucune prédication ne lui est comparable ; c’est la meilleure manière d’apprendre la religion, non seulement aux enfants, mais encore aux personnes de tout âge.

Notre-Seigneur Jésus-Christ, durant sa vie publique, ne fut pas autre chose qu’un bon et parfait catéchiste. Il eût pu composer des discours sublimes ; il fait des catéchismes très simples à ses Apôtres, à ses disciples. Il appelle les petits enfants : « Laissez venir à moi les petits enfants, s’écrie-t-il ; et, les embrassant, il leur imposait les mains et les bénissait » (Matth. 19, 14 ; Marc. 10, 14 ; Luc. 18, 16).
À leur tour, les Apôtres font le catéchisme : « ils se font tout petits avec les petits, comme une mère tendre en use avec son nourrisson ».
À leur suite, les grands Évêques, les grands Saints exercent cette fonction de catéchiste, comme de toutes la plus importante et la plus enviée. Saint Grégoire de Nysse, saint Augustin, saint Jérôme, saint Vincent Ferrier, saint François Xavier, saint François de Sales, saint Vincent de Paul, de nos jours le saint Curé d’Ars, n’ont été que des catéchistes.

Si Notre-Seigneur Jésus-Christ, si les Apôtres, si les plus illustres docteurs de l’Église, si les saints ont ainsi marqué l’estime qu’ils professaient pour ce mode d’enseignement, parents chrétiens, vous jugerez qu’il est de votre devoir le plus étroit d’obliger vos enfants à fréquenter assidûment le catéchisme.
Et vous, Messieurs et très chers collaborateurs, vous montrerez à tous que cette fonction, qui paraît humble et modeste aux yeux du monde, est en réalité
la plus noble, la plus honorable, puisque le catéchiste a pour mission d’élever, d’instruire les enfants mêmes de Dieu et de préparer leurs destinées éternelles. Entendez d’ailleurs la parole de Notre-Seigneur : « Qui fecerit et docuerit, hic magnus vocabitur in regno cœlorum » (Matth. 5, 19). C’est la récompense promise à ceux qui, avec zèle et dévouement, auront enseigné la doctrine de l’Évangile.

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À ces causes

À ces causes,

Nous ordonnons à MM. les curés, aumôniers, vicaires, aux maîtres et maîtresses d’écoles, aux parents, et généralement à tous ceux qui, dans Notre diocèse, enseigneront la doctrine chrétienne, de se servir du nouveau Catéchisme, exclusivement à tout autre.

Et sera Notre présent Mandement lu et publié dans toutes les églises et chapelles du diocèse, le dimanche qui en suivra la réception.

 

Donné à Bayonne, sous Notre seing, le sceau de Nos armes et le contreseing du secrétaire général de Notre évêché, le 1er mars 1912, en la fête de saint Léon, évêque-martyr, apôtre et patron de la ville de Bayonne.

† François-Marie, Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron.

Par mandement :

Lasserre, Chanoine, secrétaire général.

Diocèse de Bayonne.

Mgr Gieure [1912].