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En matière d’enseignement populaire, l’innovation est toujours fatale. Mgr Boyer Mandement de Mgr l’Évêque de Clermont ordonnant la publication d’une nouvelle édition du catéchisme qui doit être enseigné dans tout son Diocèse.Nous, Jean-Pierre Boyer, par la grâce de Dieu et l’autorité du Saint Siège apostolique, Évêque de l’Insigne Église de Clermont, prélat de la Maison du Pape, Assistant au Trône pontifical, ayant privilège du SACRÉ PALLIUM, Au Clergé et aux Fidèles de Notre Diocèse, salut et bénédiction en Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Nos Très CHERS FRÈRES, On Nous a informé, il y a quelque temps, que l’édition du Catéchisme diocésain allait être épuisée, et qu’il était urgent de préparer 1’impression d’une édition nouvelle. Tradidi vobis quod et accepi.Nous avons profité de cette circonstance pour apporter à ce manuel élémentaire et si nécessaire de la doctrine et des pratiques chrétiennes, certaines améliorations justement désirées ; mais Notre préoccupation constante, au cours de cette révision, a été de respecter les textes anciens, parce que, … Épigraphe.En matière d’enseignement populaire, l’innovation est toujours fatale. & Un Catéchisme n’est jamais mieux compris et mieux retenu que lorsque les formules et les termes sont ceux mêmes que les générations précédentes ont appris et transmis à leurs descendants. Et c’est là, précisément, notre heureux privilège : le Catéchisme du Diocèse de Clermont est, en substance, aujourd’hui encore, ce qu’il était au siècle dernier. Lorsque, en 1815, Mgr Duvalk de Dampierre abandonna le Catéchisme, dit de l’Empire, « trop long et trop difficile à retenir », il eut, en effet, la sage pensée d’adopter le catéchisme de Mgr de La Garlaye, qui avait été complété, à la fin du siècle, par Mgr de Bonal, et dont le souvenir avait été religieusement conserve au soin des familles. « Dans le Catéchisme de Mgr de Bonat, disait alors Mgr de Dampierre, Nous avons pris textuellement les articles qui manquaient dans celui de Mgr de La Garlaye, Nous contentant d’établir en peu plus d’ordre dans la disposition des matières ». Ce Catéchisme fut enseigné dans le Diocèse pendant cinquante ans. Et quand, en 1863, Mgr Féron, de douce mémoire, dut en donner une nouvelle édition, il disait à son tour : « Nous sommes heureux de profiter du travail que Nous a légué Notre vénérable prédécesseur, et d’en conserver, avec un religieux respect, la plus grande partie, Nous bornant aux simples modifications que les besoins nouveaux ont pu rendre nécessaires ou opportunes ». On peut donc dire que notre Catéchisme actuel est encore celui qu’ont étudié et appris les générations qui se sont succédé dans nos paroisses depuis près d’un siècle et demi. Ce fait si consolant s’est révélé à Nous par ses heureuses conséquences, dès Nos premières visites pastorales. En interrogeant les enfants, à l’église, il Nous arriva souvent de lire sur les lèvres des parents, sur les lèvres des vieillards, les réponses qu’allaient donner les jeunes confirmands ; et ces réponses, dont les vieillards se souvenaient, étaient celles que les pères et les mères, au dire de Mgr de Dampierre, enseignaient, de son temps et sous ses yeux, à leurs petits enfants. Il y a donc là pour Nous un avantage précieux qu’il importe de conserver soigneusement. C’est pourquoi Nous nous sommes fait une loi de suivre le sage exemple de nos deux vénérée Prédécesseurs ; heureux, Nous aussi, de contribuer pour Notre part, à ce que les générations de l’avenir puissent étudier le même Catéchisme qu’apprirent les ancêtres. &
Tout Notre travail a consisté : à reproduire les décisions doctrinales rendues par Pie IX et Léon XIII, ainsi que les définitions dogmatiques du Concile du Vatican ; à compléter quelques chapitres ; et à opérer, dans d’autres, quelques modifications, dans le but de revenir aux textes anciens.
En ce qui regarde l’ordre des matières contenues dans le livre lui-même, voici les motifs qui l’ont déterminé. Un Abrégé de l’Histoire Sainte. Après les prières du matin et du soir, et celles de la sainte Messe, Nous avons placé un Abrégé de l’Histoire Sainte. - L’enseignement de cette Histoire, interdit dans les écoles communales, doit nécessairement être donné au Catéchisme, et avec le plus grand soin. Afin de mieux aider la mémoire des enfants, Nous avons adopté un texte divisé en chapitres très courts, procédant par demandes et réponses. - Ce n’est qu’un Abrégé, parce que le Catéchisme doit être un livre portatif ; mais Nous informons les Prêtres de paroisses, les maîtres et maîtresses des écoles chrétiennes, ainsi que les parents des enfants et les catéchistes volontaires, que Nous avons fait déposer à la librairie de l’Imprimeur de l’Évêché, une Histoire Sainte, récemment publiée par les soins de S. E. le Cardinal Archevêque de Reims, et qui présente, avec tous les autres avantages, celui d’être le développement naturel et méthodique, de cet Abrégé. Un Petit Catéchisme. Vient ensuite un Petit Catéchisme qui est destiné et qui sera réservé exclusivement aux enfants du premier âge. Tout enseignement devant nécessairement être proportionné à la portée intellectuelle de chacun, les petits enfants n’auront à apprendre d’abord que l’ensemble des premières définitions, des premières notions faciles à retenir. Et tout ce qu’ils auront ainsi appris dans le Petit Catéchisme, ils le retrouveront plus tard textuellement dans le Catéchisme préparatoire à la première Communion. Le Catéchisme de Première Communion. Le Catéchisme de Première Communion qui est, à proprement parler, le Catéchisme diocésain, est exclusivement réservé, lui aussi, à l’usage des enfants qui ont l’obligation de suivre, durant deux années au moins, le Catéchisme paroissial, préparatoire à la Première Communion. - Il est divisé en trois parties, chacune désignée par la formule ancienne : Les Fêtes et les saints Temps de l’année. Ce sera le programme, le manuel des catéchismes de Persévérance. On a dit, avec raison, que les Fêtes et les saints Temps, disposés par l’Église dans le cours de l’année liturgique, sont comme le Christianisme en action. Aussi, les Prêtres de paroisse, en expliquant les chapitres qui en traitent, auront le moyen de repasser toute la doctrine catholique ; et cela avec un intérêt d’autant plus grand que leur enseignement se présentera sous une forme plus nouvelle, et avec un résultat d’autant plus assuré qu’il s’appuiera plus directement sur un texte que les enfants auront en mains et apprendront par cœur. Les petites Instructions pratiques. Nous avons conservé à peu près intégralement les petites Instructions pratiques destinées à préparer immédiatement les enfants à la Première Communion et à la Confirmation. Quant aux prières et aux exercices les plus essentiels de la vie chrétienne, qui avaient été placés à la fin de l’édition précédente, on les retrouvera dans la nouvelle. La correction et la netteté typographiques. Enfin, Nous avons dû veiller à ce que la correction et la netteté typographiques, si nécessaires pour les enfants, fussent aussi parfaites que possible.
Messieurs et très chers Coopérateurs… Et maintenant, Messieurs et très chers Coopérateurs, aurions-nous à rappeler ici pourquoi l’enseignement du Catéchisme, qui appartient au ministère propre du Prêtre, est aujourd’hui l’un de ses premiers devoirs ? - Non, car vous ne savez que trop à quels périls la foi de l’enfance est présentement exposée ; et vous savez également dans quel but on travaille à la faire disparaître de l’âme des jeunes enfants. Un livre urgent.Si on réussissait à élever l’enfance sans religion et sans croyances, « ce serait, a-t-on dit, préparer la plus profonde révolution sociale qui ait jamais été effectuée dans notre pays ». Et on a dit vrai. & Mais, pour vous aussi, Prêtres du Seigneur, l’enfance est l’avenir : l’avenir de vos paroisses, l’avenir de l’Église !... C’est pourquoi votre zèle ne recule devant aucun obstacle. Plus les circonstances rendent difficile cette mission d’enseigner qui est la vôtre, plus vous multipliez vos efforts afin de la bien remplir. Vous faites, tous les jours, le catéchisme à vos enfants ; vous le leur faites, durant l’année, aussi longtemps que possible ; et lorsque, pour des raisons exceptionnelles, la Première Communion a lieu dans une paroisse avant l’époque réglementaire, le Pasteur se fait un devoir de reprendre le catéchisme aussitôt après. En un mot, pour chacun de vous, la règle suprême en cette matière est que, à tout prix, les enfants soient instruits de leur religion. Que Dieu en soit béni ! Et si, comme Nous en avons l’espérance, cette reproduction de notre catéchiste diocésain peut faciliter votre tâche à la fois si laborieuse et si nécessaire, Nous en remercierons Dieu du plus profond de Notre cœur.
Chers parents, Ne soyez point surpris que, dans cette circonstance, Nous nous adressions directement à vous, car vous avez le devoir de coopérer à l’instruction religieuse de vos enfants. De même que la nature vous commande de leur procurer ce qui est nécessaire à la vie matérielle ; de même qu’une loi humaine peut vous obliger à leur donner l’instruction qui est utile aux affaires de ce monde ; de même, et à plus juste titre encore, Dieu vous prescrit de conserver et de développer en eux la vie surnaturelle reçue au Baptême, parce qu’elle est le principe et le gage de la vie éternellement heureuse. Vous n’ignorez pas la gravité d’une telle obligation, puisque vous savez que vous aurez, un jour, à répondre à cette redoutable question du souverain Juge. « Qu’avez-vous fait des enfants que je vous avais donnés ? » Eh ! bien, pratiquement, que devez-vous faire pour eux ? Le voici, chers Parents, et ne l’oubliez jamais : De très bonne heure, apprenez à vos petits enfants à faire le Signe de le Croix et à réciter les premières prières du chrétien. Lorsqu’ils sont parvenus à l’âge de discrétion, envoyez-les régulièrement au Catéchisme du premier âge, qui a lieu une fois par semaine, dans l’église de la paroisse. Quand, ensuite, ils ont été admis au Catéchisme de Première Communion, vous devez veiller à ce qu’ils s’y rendent chaque jour exactement. Mais, pour ces enfants-là, vous devez, désormais, faire quelque chose de plus : vous devez suppléer par vous-mêmes aux leçons du Catéchisme, qui ne peuvent plus être données dans les écoles communales. Il faut, par conséquent, que dans vos maisons, pendant les longues soirées de l’hiver, par exemple, vous leur fassiez apprendre et réciter le Catéchisme, en vous faisant aider dans ce travail auprès des plus jeunes, par les aînés de la famille. Et si vous avez le bonheur d’avoir dans votre voisinage quelques chrétiennes personnes, dévouées et capables de vous seconder dans cette tâche si belle, confiez vos enfants à ces catéchistes volontaires. De la sorte, les Prêtres de la paroisse trouveront dans ces petites âmes, lorsqu’elles viendront à eux, une terre déjà défrichée et prête à recevoir les explications, les enseignements qui sont la semence du salut. Puis, après la Première Communion et la Confirmation, vous devez encore préserver du mal vos enfants, en leur donnant le bon exemple, et en les envoyant, chaque dimanche, au Catéchisme de persévérance. Or, ayant fait tout cela, et toujours comme il le fallait, vous pourrez, au dernier jour, répondre avec confiance à l’interrogation du juste Juge. Et, dés ce monde, Parent chrétiens, une première récompense vous aura été accordée ; car l’enfant qui, au Catéchisme, a bien appris à aimer le Bon Dieu, est un enfant qui toujours saura bien aimer ses bons parents.
Chers petits enfants, Exhortation.Le Livre du Catéchisme est utile à tous les âges de la vie ; mais c’est à vous, spécialement, que votre Évêque le confie. Aimez-le, ce Catéchisme, parce qu’il vous enseigne la vérité ; respectez-le, parce qu’il vous parle au nom de Dieu ; pratiquez-le, parce qu’il vous trace la voie qui mène un bonheur ! Et puis, chers petits Enfants, quand vous serez devenus grands, conservez bien votre Catéchisme : ne vous en séparez jamais. Ce petit livre vous rappellera le temps heureux de votre première enfance, les beaux jours de votre Première Communion et de votre Confirmation ; et si, alors, vous étiez tentés de n’être plus sages, ou si vous vous trouviez accablés par les peines de la vie, la seule vue de votre Catéchisme vous fortifierait, vous consolerait, parce qu’elle vous redirait ce que vous avez appris autrefois, à savoir : qu’il suffit, pour être heureux en ce monde, de faire son devoir et d’être en paix avec Dieu ! & |
Diocèse de Clermont.Mgr Boyer [1735, 1863]. |